Potager débutant : 11 conseils pour un démarrage réussi

Est-ce que le potager est votre endroit préféré du jardin ?

Si c'est le cas, bienvenue au club !

Sérieusement, de la planification jusqu’au démarrage des graines à l'intérieur, en passant par l’amélioration du sol ou encore la récolte des légumes, j'aime tout ce qui s'y passe.

Cependant, je dois reconnaitre que faire un potager peut parfois être un projet écrasant pour ceux qui débutent.

Ça, c'est moi lorsque j'ai débuté mon premier potager en 2012 !

Alors, si c'est votre première année de potager - ou si vous avez été sérieusement dépassé l'année dernière - voici 11 conseils pour obtenir de belles récoltes tout en réduisant les pertes de temps, d'énergie et de ressources.

1. La règle d'or : commencer petit

Je sais, vous voulez nourrir votre famille tout l'été ou conserver des aliments pour l'hiver.

Peut-être même que vous voulez essayer toutes les graines des catalogues.

Mais croyez-moi, si vous commencez par un énorme potager, vous serez vite submergé.

Si c'est votre première année, allez-y doucement. 

Plantez quelques tomates et poivrons.

Un petit jardin d'herbes aromatiques.

Quelques haricots et de la laitue. Peut-être même quelques oignons.

Habituez-vous à la façon dont certaines plantes poussent et à leurs besoins, mais également à votre climat ou encore les spécificités de votre terrain.

Très franchement, une surface comprise entre 20 et 30 m², sera l’idéale pour commencer.

Au-delà vous risquez le burn-out et les désillusions.

potager débutant

2. Plantez ce que vous mangez [le plus souvent].

Vous aimez les tomates fraîches et la sauce tomate ? La salsa, c'est votre truc ?

Alors les tomates doivent absolument figurer sur votre liste de culture.

Les pommes de terre sont détestées par toute la famille ?

Il est préférable de ne pas les cultiver.

Si vous n'utilisez les poivrons que pour la salsa et occasionnellement pour les poêlés ou les soupes, un ou deux plants suffiront probablement.

Cela dit, les fruits et légumes cultivés sur place sont toujours meilleurs.

Avez-vous déjà goûté une tomate tout droit sortie du jardin ?

Il n'y a aucune comparaison possible avec les variétés fades achetées en magasin.

Surtout dans le cas d'enfants difficiles, le fait de cultiver vos propres plantes, et de les laisser vous aider, leur permettra d'élargir leur palais et de découvrir de nouveaux aliments sans compter l'attrait pédagogique et ludique apporter par un potager.

Votre menu ne comprendra peut-être jamais de chou frisé, de chou ou de bette à carde, à moins qu'ils ne se trouvent juste devant votre porte et ne demandent qu'à être utilisés.

Une fois que vous aurez acquis une certaine expérience du jardinage, n'ayez pas peur d'essayer de nouvelles choses !

C'est toute la beauté du potager.

3. Plantez en fonction de votre climat

La connaissance de votre climat est l'une des parties les plus importantes du potager.

Elle détermine ce que vous pouvez planter et quand le faire.

Par exemple, si vous vivez dans un climat plutôt froid, vous devrez choisir davantage de cultures adaptées aux basses températures et des variétés avec un délai de maturité faible.

À l'opposé, si vous vivez dans une région qui reste chaude une grande partie de l'année, vous planterez vos légumes de saison chaude beaucoup plus tôt que dans la majeure partie du pays, mais vous pourrez également cultiver des variétés avec un délai de maturité plus élevé.

Alors, pour faire les bons choix, vous pouvez utiliser le concept de zones de rusticité développé par le département de l’Agriculture des États-Unis (U.S Department of Agriculture, d’où l’appellation USDA).

En gros, ces zones de rusticités traduisent la « température minimale probable » que votre région connaîtra en hiver

Vous pouvez aller voir dans quelles zones votre commune se situe grâce à Plant Maps.

La cartographie se base sur les données climatiques des 20 dernières années, autant vous dire que c'est du solide !

Le site plantmaps.com permet de visualiser pour + de 50 pays , les différentes zones de rusticités USDA. Il permet également d'avoir plus de détails sur le climat de votre région. 

Enfin, lorsque vous choisissez vos graines, faites attention au nombre de jours qu'elles mettront pour arriver à maturité ainsi qu'à la zone de rusticité à laquelle elles sont le mieux adaptées.

Pour cela pensez à bien lire les étiquettes sur le plant ou les conseils d'utilisation au dos du paquet de graines.

4. Faites attention à l'espacement des plantes

Je connais beaucoup de jardiniers amateurs - moi y compris - qui essaient d'entasser autant de plantes que possible dans un espace donné, au nom du gain de place et de l'augmentation de la productivité.

Malheureusement, ce n'est pas la meilleure pratique, car elle tend à inviter plus de parasites et de maladies dans votre potager.

Ce qui conduit ensuite à avoir des plantes moins fortes et moins saines, car elles se disputent la lumière, l'espace et les nutriments.

Vous pouvez généralement vous en sortir avec un espacement légèrement inférieur à celui indiqué sur les paquets de graines, mais assurez-vous que chaque plante dispose de suffisamment de nutriments, d'eau et de soleil.

Vous pouvez également utiliser des techniques de jardinage vertical pour gagner de l'espace.

5. Utilisez du paillage

Je ne connais pas de véritables statistiques, mais je pense que les mauvaises herbes sont la corvée n°1 des jardiniers.

Elles poussent rapidement et peuvent étouffer vos plantes en quelques jours.

Le désherbage doit être fait quotidiennement, mais si vous ne voulez pas passer des heures et des heures à genoux à arracher les mauvaises herbes, le paillage sera votre meilleur ami !

Le paillage de vos plantes permet d'étouffer les mauvaises herbes, de protéger le sol et de conserver l'humidité.

Vous avez l'embarras du choix en matière de paillis : copeaux de bois, herbe coupée ou encore paille et foin.

Le paillage est un outil d’une EXTRAORDINAIRE PUISSANCE au potager.

Certes, il va empêcher la grande majorité des mauvaises herbes de pousser, mais ce n’est pas tout.

Il va aussi enrichir le sol en se décomposant, le protéger de l’érosion et des fortes pluies ou encore l’isoler du froid.

Et cela n’est qu’une infime portion des avantages du paillage au potager.

Si vous voulez en savoir plus, je vous invite fortement à lire mon article sur les avantages du paillage, comment bien l’utiliser et le choisir :

6. Notez-le !

Ne vous fiez pas à votre mémoire quand il s'agit du jardin.

Tenez un journal de bord - dessinez votre jardin pour pouvoir alterner les cultures l'année prochaine, gardez une liste des parasites que vous avez combattus, de ce qui a bien marché et de ce qui n'a pas marché, et toute autre réflexion qui pourrait vous aider.

Veillez également à étiqueter les plantes de votre jardin.

Certaines graines sont lentes à germer et vous pourriez oublier qu'une parcelle a déjà été plantée.

Il est également utile d'étiqueter les différentes variétés pour pouvoir commencer à repérer celles qui donnent les meilleurs résultats dans votre jardin - il ne sert à rien de gaspiller de l'argent sur des graines qui ne produisent jamais bien !

7. Apprenez à connaître vos plantes. Et vos mauvaises herbes.

Il n'y a rien de tel que de s'occuper d'un tout petit plant de tomate pendant des semaines jusqu'à ce qu'il devienne une magnifique pousse !

Il est utile de se familiariser avec l'aspect de certaines plantes à l'état de plantules, afin de pouvoir arracher les mauvaises herbes et non les plantes.

L’inverse est tout aussi vrai.

Il est tout aussi utile de connaître les mauvaises herbes sous forme de petites pousses et de semis, afin de cultiver des plantes et non des mauvaises herbes (bien sûr, n'oubliez pas les mauvaises herbes comestibles, certaines sont plus faciles à cultiver que les légumes verts !).

8. Amendez votre sol.

Un sol sain donne des plantes saines. C’est la base.

Votre sol est la partie la plus importante de votre jardin - un sol pauvre ne donnera pas beaucoup plus que des plantes malades.

Alors, avant de commencer votre potager chaque année, assurez-vous d'amender le sol avec du fumier ou du compost bien décomposé.

Nourrissez votre sol et vos plantes tout au long de l'année avec du fumier, du thé de compost ou des sels d'Epsom.

À la fin de la saison, recouvrez vos plates-bandes de feuilles mortes hachées ou semez une culture d’engrais vert qui fournira des nutriments pour l'année suivante.

Pour en savoir plus sur l'amélioration du sol :

Comment améliorer le sol du jardin en 3 étapes simples ? 

9. Soyez prêt à faire face aux parasites.

Ne pensez pas que vous pouvez simplement planter votre potager et laisser Mère Nature s'occuper du reste.

Du moins pas la première année.

Mais je vous rassure, si vous vous y prenez bien, les années suivantes un « équilibre écologique » se mettra en place et les ravageurs auront tendance à être régulé naturellement par tout un tas d’organismes vivants bénéfiques qu’on appelle auxiliaire de culture.

Quoi qu’il en soit, au début, il y aura des parasites et vous devrez y remédier si vous voulez que vos plantes survivent.

Préparez-vous à approcher de près les insectes nuisibles et à les attraper tous (oui, comme Sacha et les Pokémons) !

Mais n'oubliez pas que quelques trous d'insectes dans votre chou frisé ou vos tomates ne feront jamais de mal à personne.

Coupez la partie abimée et mangez le reste !

Une autre astuce que vous pouvez utiliser est la technique du compagnonnage.

Cela consiste à planter à proximité de vos légumes des « plantes compagnes » qui viendront soit donner un coup de pouce à vos précieuses plante potagères ou éloignerons tout simplement certains ravageurs.

10. N'oubliez pas les fleurs.

À moins que vous n'ayez un jardin rempli de légumes racines, vous aurez besoin de pollinisateurs pour aider votre jardin à atteindre son plein potentiel.

En plantant des fleurs autour de vos plates-bandes de légumes - et à l'intérieur aussi - vous attirerez les abeilles et autres pollinisateurs, ainsi que les insectes bénéfiques qui vous aideront à combattre les parasites de votre potager.

De plus, elles sont belles, sentent merveilleusement bon et rendent une pièce ou un jardin beaucoup plus gai !

11. Arrosez quand c'est nécessaire

L'eau est tout aussi importante qu'un sol sain.

Trop d'eau peut provoquer des maladies chez les plantes, et pas assez, et elles ne pousseront pas.

La plupart des plantes ont besoin d'un arrosage en profondeur au moins une fois par semaine, donc si Dame Nature ne s'en occupe pas, vous devrez prendre le relais.

Rappelez-vous qu'il est préférable d'arroser la base des plantes plutôt que le dessus, et qu'il vaut mieux utiliser un tuyau d'arrosage ou un système d'irrigation goutte à goutte plutôt qu'un arroseur qui pulvérise l'eau dans l'air.

Il est préférable d'arroser tôt le matin ou le soir pour minimiser les pertes d'eau par évaporation.

Conclusion

Et voila, c'est la fin de cet article consacrer au potager pour les débutants !

Je sais par expérience que démarrer un potager n'est pas une chose facile et encore moins de l'entretenir correctement.

Cependant si vous appliquez ces 11 conseils, je vous garantit que vous éviterez 90 % des problèmes au potager.

Maintenant c'est à vous de jouer !

Mais, avant de partir, j'ai deux questions à vous poser :

  • Quelle est la partie la plus difficile pour vous au potager ?
  • Si vous avez de l'expérience, quels conseils donneriez-vous à ceux qui débutent ?

Donnez votre réponse en commentaire !

Et comme toujours, si vous pensez que cet article peut aider d'autres jardiniers proches de vous, partagez-le sur les réseaux sociaux.

À propos de l'auteur

Ingénieur agronome spécialisé en entomologie et passionné de jardinage depuis tout petit, je partage avec vous mon savoir-faire dans la conception d'un potager productif, facile d'entretien et favorable à la biodiversité.

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